Connue sous le nom vernaculaire de "Allspices" par les Américains en raison de sa diversité de saveurs, la baie de la Jamaïque, bien qu'étant une baie plutôt qu'un poivre, provient d'un arbre remarquablement unique.
Saviez-vous que plus de 70% de la production mondiale de baies de la Jamaïque provient de ce sol jamaïcain, nécessitant un pH entre 5 et 6 et une pluviométrie annuelle d'au moins 1300mm ? De plus, le sol doit maintenir une humidité constante de plus de 80%.
Les baies de Jamaïque, fruits séchés du Pimenta dioica, émanent d'un arbre pouvant atteindre 30 mètres de hauteur. Originaire du Mexique et des îles de Cuba, d’Haïti et de Jamaïque, il appartient à la famille botanique des Myrtaceae, à l'instar de l’Eucalyptus ou du Manuka. Au Brésil, il a été introduit à Bahia.
Bien que souvent appelé "Piment de la Jamaïque", il est inexact de le considérer comme tel, car le Pimenta dioica n'appartient pas au genre botanique Capsicum. C'est pourquoi nous préférons l'appeler simplement "baie" de la Jamaïque.
Il faut savoir qu'il est préférable de concasser la baie.
Également connue sous le nom de Myrte-piment, cette baie et son arbre ont traversé les siècles, étant introduits et cultivés dans divers pays tels que la Barbade, le Honduras, le Guatemala et le Brésil. Bien que le terme "baie de la Jamaïque" soit couramment utilisé, sa production ne se limite plus à la Jamaïque.
De juin à août, l'arbre fleurit et produit de magnifiques fleurs blanches qui se transforment peu à peu en baies rouges à maturité. Cueillies à la main avant leur pleine maturité, les baies sont ensuite séchées au soleil jusqu'à obtenir une couleur brune.
Une Histoire Épicée
Les Aztèques furent les premiers à utiliser les baies de la Jamaïque en cuisine, pour parfumer le chocolat ou comme marinade pour la viande, ainsi que dans l'embaumement des morts.
Au XVIème siècle, les Espagnols ont introduit les baies de Jamaïque en Europe. Lorsque les Anglais ont conquis la Jamaïque en 1655, ils ont également pris le contrôle du commerce de cette baie, d'où son autre nom, le "Piment des Anglais". Au XVIIème siècle, elle était couramment utilisée par les marins pour conserver la viande et le poisson lors des longues traversées.
C'est Christophe Colomb qui a initialement appelé cette baie "Poivre de Jamaïque" lors d'une expédition, la comparant au poivre (Piper nigrum). Bien que la référence ethno-botanique puisse être justifiée, la définition ethno-botanique des poivres, il n’avait pas tout à faire tort. Mais si l’on se refaire à la définition botanique (le poivre est le fruit d’une liane de la famille piperacae et du genre piper) alors il est inexact de l’appeler poivre.